Je précise avant tout que ces lignes sont le fruit d’une réflexion post-écoute de mon album HYBRIDE et qu’il est fortement conseillé de s’en délecter avant d’entamer votre lecture !
Allez chuuuut, cette fois ça commence.
Certes, je vis dans un pays riche et « démocratique » dans lequel nous jouissons d’acquis, ou plutôt de « conquis » sociaux que nous devons à nos courageux aînés. De plus, les caractéristiques climatiques et géologiques locales sont naturellement plutôt clémentes (mais de moins en moins) et nous n’avons pas connu de conflit armé sur notre sol depuis près de 80 ans.
En bref, je vis dans un écrin plus favorable à la jovialité que bien d’autres en ce monde et j’en suis conscient. J’ajoute tout de même et à la manière d’une parenthèse, qu’il n’est pas interdit de se soucier également des autres et que notre propre sort n’est pas la seule condition à cette fameuse jovialité précédemment citée.
Cependant notre génération, qui a connue l’abondance sans pour autant qu’elle ait été équitablement partagée entre les différentes couches sociales de la population, essuie aujourd’hui de bien tristes présages. Présages scientifiquement approuvés qui, de plus, sont les conséquences de nos propres comportements si longtemps encensés par un discours ultralibéral que l’on nous servait dès le petit déjeuner, encore une belle journée, l’ami Ricoré (hein ? Quoi ?) …
Nous voilà maintenant sur un terrain propice à la culpabilité et/ou à une remise en question profonde pour certains et au déni pour d’autres.
De plus, vous vous souvenez de ces « Conquis sociaux » que je mentionnais un peu plus haut ? Vous savez, ceux pour lesquels l’état dépense « un pognon de dingue » ? Eh bien, il se trouve que nos chers gouvernants élus avec seulement 28 % des voix au premier tour s’attellent à les démonter au fil de leurs réformes malgré les nombreuses contestations mais bon gré l’aide de leur non moins cher article 49 alinéa 3.
Par ailleurs, et dans un tout autre registre, j’observe chaque jour et à chaque coin de rue les stigmates de la colonisation de nos cerveaux par des réseaux sociaux, outils d’une dictature algorithmique de plus en plus semblable à celles des sociétés de science-fiction les plus dystopiques. Des algorithmes qui nous poussent à faire de plus en plus vite, de plus en plus de quantité de n’importe quoi confectionné n’importe comment, n’importe où et à n’importe quel moment pour des contenus de plus en plus vides de sens. Alors pourquoi sommes-nous enclins à leur obéir ? Parce qu’ils ne promettent rien de moins que la gloire et la réussite pour les uns et le divertissement perpétuel pour les autres de leurs adeptes. En revanche, c’est l’exclusion sociale et/ou la déchéance professionnelle qui sont promises aux derniers réticents.
Stéphane,